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Magie éthiopienne : rencontre avec Hans Silvester



 
Cela faisait un moment que je désirais voir le travail de ce grand photographe concernant les peuples des hauts plateaux éthiopiens. 
Notre famille sans gênes a des liens plus qu'affectifs avec cet Est de l'Afrique. C'est donc avec beaucoup d'émotions qu'accompagnés de nos enfants en noir et blanc nous avons découvert les corps peints, les parures d'ocre, les coiffures végétales de ces peuples, véritables génies de l'art contemporain : leur corps est leur toile et leurs doigts des pinceaux.
Mais l'oeil photographique de Hans Silvester nous mène bien au delà, en nous donnant à voir le corps qui relie, celui qui unit l'homme au groupe, mais aussi la chair de l'homme à la chair du monde à travers un tissu de correspondances. Ici le corps est en liaison avec l'univers végétal, et entre les vivants et les morts il n'existe pas davantage de frontière. Parcelle non détachée de l'univers qui le baigne et entrelace son existence aux arbres, aux fruits, aux plantes. Le corps y apparaît comme une autre forme du végétal ou le végétal comme une forme extérieure de la chair. Pas de frontières décelables entre ces deux univers. Et c'est tout, là, le talent du photographe de Rapho, que de nous rendre perceptible cet entrecroisement.

Mais il est d'autre talent que la vie se joue à mettre en oeuvre en vous réservant des rencontres improbables ! Il était là, simplement au milieu des promeneurs dans cette abbaye romane en pleine campagne de Bellebranche, dont les murs accueillaient ses oeuvres, discutant avec les uns les autres. Je ne suis pas prête d'oublier la douceur de ses yeux et me suis surprise à demander si la lumière de ses personnages photographiés venait de celle de son regard ou si c'était d'eux qu'il l'a recevait. Mais peut-être là aussi n'y a-t-il pas de frontière...

Serait-ce cette terre du Rift qui coule dans nos veines ?


Isabelle.Clep-Guetny

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